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Phr​é​atique

by Sabine Drabowitch

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1.
La nuit se lève l'aube revient, coule la sève, le temps c'est rien. Le jour s'achève et je reviens, je te ramène le nouveau vin quelques nouvelles et trois oursins. Le jour se lève la nuit revient, et l'hirondelle c'est le regain. L'hiver s'achève et je reviens, je te ramène joies et chagrins, l la lune nouvelle et trois oursins. L'aube se lève le vent s'en vient, coulent nos peines la nuit c'est rien. Nos jours s'achèvent et je reviens, je te ramène l'olive et le pain, Une hirondelle et trois oursins. Le vent se lève le temps revient, coulent nos rêves la mort c'est rien. L'herbe est nouvelle sur le chemin, le jour se lève prend ma main, Mon cœur fidèle et mes oursins.
2.
Tiens 03:38
Tiens tiens tiens qui se retrouvera en bas de chez lui ? Tiens tiens tiens qui se retrouvera en bas de chez soi ? Pour peu qu'une folie Pour peu qu'une maladie Pour peu que la maison Pour peu que le pognon Pour peu qu'une bévue Pour peu qu'un imprévu Pour peu que et cetera Pour peu que patatras Tiens tiens tiens moi je me retrouverai en bas de chez moi qui me tendra la main de mes anciens voisins ? Le ciel exsangue la ville tangue nous sommes en nombre la rue est sombre. Tiens tiens tiens qui qui partira loin de chez lui ? Tiens tiens tiens qui qui partira loin de chez soi ? Pour peu qu'un coup de vent Pour peu qu'un dirigeant pour peu qu'un général Pour peu qu'une rafale Pour peu qu'une famine Pour peu qu'une Marine pour peu qu'une explosion Pour peu qu'une religion Pour peu qu' et cetera Pour peu que patatras Pour peu que la famille pour peu qu'une broutille pour peu qu'une bricole pour peu que pas de bol pour peu qu'un mauvais coup pour peu que rien du tout pour peu que et cetera pour peu que patatras Tiens tiens tiens moi je partirai loin de chez moi qui me tendra la main de mes lointains voisins ? Le ciel exsangue la barque tangue Nous sommes en nombre et l'eau est sombre. Tiens tiens tiens qui ?
3.
Savourer s'avère la seule chose à faire mais sais-tu comme savourer s'avère difficile à faire. Si simple est l' ivresse facile à prendre au fond d'un verre, ou dans vos beaux yeux marquis où je fais flèche de nos abois et qui d'amour mourir me font et qui me font mourir d'amour. Hier j'ai pensé à toi trois fois. Puis la nuit est tombée j'ai rêvé d'autre chose. Demain trois fois je ne te renierai pas et quand la nuit viendra nous ferons autre chose Savourer s'avère la seule chose à faire... Et tandis que les réverbères contemplant les flaques de lumière urinées à leur pied pinceront leur grand nez nous passerons exhalant nos passions musquées nos extases nos excès. Hier j'ai pensé à toi trois fois. Puis la nuit est venue j'ai rêvé d'autre chose. Demain trois fois je ne te renierai pas au mont des oliviers personne ne t'embrassera. Et quand la nuit viendra tu peux compter sur moi ses beaux yeux d'amour mourir nous ferons nous ferons mourir ses beaux yeux d'amour. Mais sais-tu sais-tu comme...
4.
Talisman 03:16
Le long des rails tu cherchais des coquillages De l'autre bras tu la faisais danser les éclairs s'échappant des mailles du filet éclaboussaient son corsage. Dans le living bar vous dansiez sur le fil de l'aiguillage l'arc électrique à chaque tour encrait sur le bruit blanc votre sillage. A son oreille sarcophage ce talisman tu glissais... Dans ses yeux tu voyais s'amonceller les pelletés des marchands de sable Entre deux flashs de publicité s'y reflétait aussi l'orage. A tombeaux ouverts plein sud vous dansiez avec pour seul paysage par le faisceaux des phares incendiée la poussière des coquillages .
5.
La Nave Va 04:34
Si je quitte le port au grès des vents Si tu suis les sirènes par accident Si tu vires de bord quand ça t'échappe Si sans voir où ça mène je tiens le cap Si tu lances les dés pour décider Si je pars à l'envers pour avancer Si tu ne retiens rien de tes naufrages Si je confonds encore tous les visages Si tu hurles à la lune sans y penser Si j'y laisse des plumes contre mon grès Si je passes mon tour quand je me plante Si tu parles d'amour quand ça te chante Si tu changes de pays toutes les nuits Si je change de mari tous les jeudi Si tu joues du clairon et pas du luth Si je joue du violon et pas d'la flute Si le dernier qui parle t'a convaincu Si la première qui passe te laisse ému Si je dépense l'or que je n'ai pas Si tu choisis ta route au coutelas Si tu risques la mort dans chaque ornière Si je trouve un trésor sous chaque pierre Si je rêve de pluie sous le soleil Si même au fond du puit tu t'émerveilles Refrain : C'est qu'au fil du temps C'est qu'au grès des jours Sans savoir nous voguons Nous voguons sans savoir Où la Nave Va Où la Nave Va….
6.
Danse 04:25
Dans le maquis ou dans les rangs des temps de paix des temps de guerre avec tes siècles et tes printemps avec tes mômes avec tes affaires avec tes remèdes et tes morts avec ta science avec tes sorts avec tes talons dans la terre tes bottes ou ton soulier de vair Avec un livre dans la main avec un drapeau dans le poing vierge ou putain en cloque en fleur avec les vaincus les vainqueurs avec ta foi tes barricades avec ta gueule de métèque avec ton Dieu ton camarade avec ta femme avec ton mec ma sœur lève toi, lève toi et danse… Avec tes frusques avec tes basques avec tes loques et tes breloques ton karma ta frime et tes frasques avec ton cierge avec ton clope avec ton bazar ton chantier avec ton cœur avec ton cul avec ta robe de mariée voilée casquée ou tête nue Avec Aminata Marie Ophélie Manon Jeanne Jade Myriam Batoul Zaïa Lili Faiza Judith Shéerazade Avec Anastasia Violaine Kieli Maé Li-ming Anna Charlotte Ester Frida Hélène Thérèse Taïs et Malala Ma sœur lève toi, lève toi et danse
7.
Non vraiment 03:54
Non vraiment tu n'as pas changé. Pas une ride tu n'as prise depuis ce dernier baiser, juste un peu tu t'es effacé. L'air te passe au travers, et la lumière. Tu marches élégance tranquille sur un fil, Tu gardes aérien cet air de rien. Vaguement l'oranger tu fleures, et les fleurs sans y toucher tu passes. Sans déranger comme brise légère, légère comme soie froissée, tu bruisses d'ondes à peine, à peine décelées. Un pas de danse oublié tu esquisses, fredonnes un air de rien, un refrain. Vaguement le plancher tu effleures, et les fleurs, sans y toucher tu passes. Sans appuyer comme archer léger, léger, sur cordes frotté, tu bruisses d'ondes à peine, à peine décelées. Non vraiment tu n’as pas changé… De petits trous se sont formés sur ta peau, sur ton âme, jours après nuits ont grandis. On me vois au travers, loin derrière .
8.
Ophélie 03:24
Ophélie vit ne plie ni ne fuit ni n'aiguise les crocs mais sourit Ophélie vit la nuit quand la lune dans l'eau luit Ophélie chérie l'eau aussi Elle dit l'eau c'est beau c'est la vie Ophélie ivre dans l'eau du ruisseau sous la lune folle rit Ophélie oh folie Ophélie quelle folie t'a prise. Ophélie dit cet idiot lui je l'aime c'est folie. Ophélie dit c'est mon lot, lui, Je l'aime j'en paye le prix. Elle dit qui m'effraie sous la lune sanguine Qui cette nuit me poursuit me crie des folies Ophélie oh folie Ophélie quelle folie t'a prise. Ophélie ne dit mot ruisselle les cheveux dans l'eau du ruisseau. Les cheveux d'Ophélie mêlés aux roseaux du lit du ruisseau Ophélie au fil de l'eau du ruisseau au gré des flots enlacée aux roseaux. Ophélie oh folie Ophélie quelle folie t'a prise.
9.
Du chinois 04:03
Tu me vois comme qui Je te prends pour quoi ça peut faire envie ce qu'on aperçoit les mots que tu dis répète un peu ça un bout de ta vie je ne connais pas tu parles je ris sans savoir de quoi c'est comme ça ici c'est comment chez toi tout ce que je suis je m'en mord les doigts est-ce qu'on s'est compris je sais que pour toi… Quel est ce pays est-ce qu'on a le choix qu'est ce que tu en dis chez moi ou chez toi Tu repars ici Je reviens là bas chacun sa partie qui vivra verra petit à petit quelques mot par-là Paris c'est Bali C'est comment chez toi venu en ami venu jusque là Je prend le pari tu sais que pour moi ….. je n'ai pas fini ne te fâche pas c'est pareil ici C'est du charabia tu pleure ou je ris merci pas de quoi tous les chats sont gris c'est comment chez toi J'aime quand tu sourie c'est le B A BA est-ce que tu me suis pour toi et pour moi…
10.
Tu l'as 02:25
Tu l'as Tu cherches chez toi Tu cherches chez moi Tu cherches là bas Tu cherches pourquoi Tu attends le vent Tu cherches le temps Est-ce que tu le sens Tu demandes aux gens Mais tu l'as le son Tu l'as le sillon Tu l'as le fond Tu l'as le filon Tu l'as le pont Tu l'as c'est bon Tu l'as le maillon Tu l'as le frisson Regarde par ici c'est joli Chéri chéri chéri ça frémit Regarde c'est permis ça sourit Regarde c'est la vie si c'est pas le paradis Y a rien à trouver dans ton nid Te cache pas dans ton nid Y a rien de nouveau dans ton lit Cherche pas dans ton lit Mais tu l'as pas loin Regarde si t'as des mains Peut-être même des poings Tu les vois ou bien… Jette un œil par là Et prend c'est pour toi Le solo c'est pour toi Tu l'as dans les doigts Tu l'as le flot Tu l'as dans la peau T'as la rime t’as les mots Le riffe le tempo Et même si tu n’peux pas cette fois Même si tu n’peux pas cette fois Mais si tu vas faire le pas Mais si tu vas faire le pas T'as le groove le feeling Le level le timing T'as le ying t'as le swag T'as le yang t'as le swing... Mais tu l'as ça sonne ça envoie ça résonne ça pulse c'est chaud Tu l'as dans la peau Tu l'as le son Tu l'as le frisson ça joue c'est du lourd si c'est pas de l'amour Regarde par ici Chéri chéri chéri D'accord c'est pas le paradis Mais bon, c'est la vie
11.
Nous 04:56
Sous l'étoile au néon sous la lune à midi nous grisant d'irraison de vie et d'eau de vie nous serons vieux et jeunes nous serons faible et fier nous serons femme et homme nous serons sœur et frère Sur l'herbe des jardins dans le halo des phares boirons et nous boirons sur des quais de départ silhouettes malhabiles ombres sur l'horizon nous cherchant à tâtons nos bouches baiserons Balançant nos talents dans le jeu du hasard sur le goudron des routes dans la poussière du soir trop prés de la lumière fascinés consumés le tracé de nos corps laisserons tout entier Pègre et divinité fièvre et jeu mélangés mer et pluie terre et ciel au fond des encriers pour dessiner le monde à l'envie de nos rimes nous équilibrerons pourriture et sublime Sous la lune perchée comme un point sur un I comme points sur la mer naufragés aguerris nous saurons inventer de la proue à la hune le bateau providence en dévalant la dune Qu'importeront les guerres qu'importeront les cris biches et sangliers dans leur sombre pays sachant notre innocence nous laisseront creuser quelque grotte secrète pour y rêver en paix Amoureux de tout ce qui nous tient hors d'haleine pétrissant le limon de nos joies de nos peines la malléable glaise de l' or du temps resterons suspendus au dessus du courant Appliqués à confondre tous les miens tous les tiens avec la mort qui va avec la vie qui vient sans regarder derrière marchant à reculons travaillerons sans trêve la chute à l'unisson Plus de cent fois par nuit et cent nuits par semaine sérieusement volage c'est le vie qui nous mène n'esquivant en chemin ni les failles ni les fous gagnerons le grand large bras dessus bras dessous.
12.
Où vas-tu quand à la tombée du jour tu poses crânement une fleur dans tes cheveux ? Je vais voir ce qui est né depuis hier ce qui est mort et consumer quelques cigarettes. Que fais-tu quand tes souliers vont claquer sous la pluie dans la nuit quand les rues te submergent que tu rentres si tard ? Je tiens face à la mer qui monte lui donne la réplique. N'étiez-vous pas hier dans le public ? Où es-tu quand on ne te voit plus que chaque jour encore retarde ton retour ? Je coiffe de galets cette froide rivière tente des ricochets les rate mieux que vous. Comment vas-tu quand tu ne réponds plus qu'en citant des poètes ou pire des bribes de tes propres chansons ? Amadouant de mots aimables le vide qui m'entoure Enterrée dans le sable je cherche les beaux jours.

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Merci à tout les contributeurs Ulule qui nous ont soutenu de leur confiance enthousiaste.

credits

released August 1, 2017

Paroles et musiques : Sabine Drabowitch
Réalisation et arrangements : Michel Taïeb

Sabine Drabowitch : Chant, accordéon.
Michel TaÏeb : guitares, basses, claviers, samples, choeurs...
Michel Schick : Clarinette ( arrangements sur Danse)
Arnaud Roman : Alto
Jean Laurent Cayzac Contrebasse
Marwen Kammerti : Violon
Artwork : Murielle Poudoulec

Enregistré au studio Linga Bounga à Lille
Séraphique Productions S.A.R.L.
93 rue de Meaux 75019 Paris

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