1. |
Coeur de forban
01:51
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Si tu ne teignais pas tes yeux en bleu
Tu ne salirais pas tout quand tu pleures.
Sur mon cœur de forban
Sur mon cœur abritant
Mille et un mauvais coups
Mille et quatre cents coups
Cent coups d’épée dans l’mille
Cent coups d’épée dans l’eau
Dans l’eau bleue s’écoulant
De tes yeux, découvrant
Ton âme peu à peu…
Si tu ne cesses pas
De pleurer sur le champs
On va voir tes racines...
Tes racines des yeux…
Les voilà ! Toutes noires !
Comme un cœur de forban
Comme un cœur abritant
Mille et un mauvais coups
Mille et quatre cents coups
Cent coups d’épée dans l’mille
Cent coups d’épée dans l’eau
Dans l’eau bleue s’écoulant
De tes yeux, dans l’eau bleue
Reteignant peu à peu
Mon bel amour méchant
Mon amour rouge sang
En bleu pâle et charmant
Tremblant devant les phares
De ton regard tout noir.
D’accord, ça t’allait bien le bleu chéri…
Pitié ! Fermes les yeux j’ai peur du noir.
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2. |
J'essaye juste
04:16
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Laisse… J’essaye juste
D’user cette lumière
De compliquer le vide
D’étonner mon enfance
Je ne te dis que ça.
J’essaye juste
De manger le ciel bleu
De cracher à la lune
De dormir sous l’orage
D’amuser mes bourreaux
De m’arracher aux autres
D’exiler mon enfance
Laisse… J’essaye juste
De me radier du monde
D’oublier ma figure
D ‘effacer les contours
D’accélérer l’usure
D’apprivoiser l’oublie
D’amadouer le silence
D’imaginer la suite
D’imaginer la suite
D’éteindre mon enfance
Je ne te dis que ça.
J’essaye juste
De chevaucher l’instant
De fixer l’infini
De lire entre les jours
De m’attacher l’espace
D’allumer mes couleurs
De trinquer au néant
De faire un beau naufrage
De faire un beau naufrage
D’éblouir mon enfance
Laisse… J’essaye juste
De regarder devant
D’imprimer le silence
De désirer l’hiver
D’imaginer l’oubli
De tenir les deux bouts
De faire le grand écart
De ne pas en faire trop
Ne pas en faire trop
De mûrir un adieu
De gravir au tombeau
De finir mon histoire
D’enfreindre mon enfance
Je ne te dis que ça.
Laisse,
J’essaye juste d’être là.
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3. |
Celui qui dit qui y est
03:09
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D’accord c’est vrai, il y a des jours
Où on se sent plutôt minable
Plutôt moche le rêve court
D’une apathie peu fréquentable
La générosité
Enrayé
L’amour de son prochain
Anémié
La foi malade l’espoir en berne
L’enthousiasme et le désir terne.
Ces jours là j’vois qu’une chose à faire
Je prends ma grosse paresse pépère
J’ la colle là
Droit d’vant moi
Et j’lui dis
Ecoute ça…
Je te dis … Beau ! Je te dis… Grand !
Je te dis : Troublant…Chavirant…
Vibrant ! Gracieux ! Rare ! Enivrant !
Généreux ! Fort ! Génial ! Puissant !
Et maint’nant tu peux disparaître
Et te jeter par la fenêtre
Car comme chantent
Les morveux
Et Arthur
Mon p’tit neveux :
C’est celui qui dit qui est !
C’est celui qui dit qui est !
D’accord c’est vrai il y a des jours
Où on s’en fout d’être minable
D’être moche le rêve court
D’une apathie peu fréquentable.
Un seul projet dément :
Faire la sieste.
Une seule chose en tête :
Le néant.
Aucun problème pour se taper
Des malheurs de l’humanitè.
Ces jours là j’vois qu’une chose à faire
Je prends ma grosse paresse pépère
J’ la colle là
Droit d’vant moi
Et j’lui dis
Ecoute ça…
Je te dis … Beau ! Je te dis… Grand !
Je te dis : Troublant…Chavirant…
Vibrant ! Gracieux ! Rare ! Enivrant !
Généreux ! Fort ! Génial ! Puissant !
Et maint’nant tu peux disparaître
Et te jeter par la fenêtre
Car comme chantent
Les morveux
Et Felix
Mon p’tit neveux :
C’est celui qui dit qui est !
C’est celui qui dit qui est !
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4. |
Le goût de la mer
04:56
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Il n'avait jamais vu la mer.
Pourtant ça faisait bien des payes
passées à gober du soleil
Au ventre vide, au goût amer.
Les vinasses, les ambroisies,
pour ça, c'est du liquide aussi,
pareil au même, courtoisie
De gosier sec à pauvre vie.
Et qui a déjà vu la mer ?
Que celui qui sait le refrain
des houles grises, des embruns,
Lui lance la première pierre.
C'est un rêve de gosse à fièvre,
trempé dans les matins pisseux
d'un Paris engrossé, tanière
De vieux rats sapés en messieurs.
Un pauvre rêve à quatre francs,
une image à pousser devant
pour passer l'été sur un banc
Sans trop en vouloir aux passants.
Et qui a déjà vu la mer ?
Que celui qui sait le refrain
des houles grises, des embruns,
Lui lance la première pierre.
Et toi quand tu passes le soir
plus usé que la fatigue
plus allumé que les néons des astres
au désespoir de voir fermer les bars de jour les bars de nuit
quelle heure est il encore celle de vivre encore ou celle déjà
et toi ton rêve griffu épine d’Épinal au fond du ventre
Le soleil à la peau tendue,
baudruche ivre gonflée d'amour,
le soir, pesant, lassé, perdu,
s'abandonne sur le sein lourd
de sa dame aux belles joues bleues,
aux bras d'horizon recourbé,
effaçant les sanglants aveux
De ses lèvres aux froids baisers.
Qui connaît le goût de la mer ?
Que celui qui sait le refrain
des houles grises, des embruns,
Lui lance la première pierre.
Et voilà son heure dernière
Couchée au cimetière creux.
Il passe sans connaître mieux
qu'un Paris sale et des bancs verts,
Qu’un rêve usé au fond d'un verre.
Mais dans le ciel, mais sous la terre
aux blessures des yeux ouverts,
Que crois-tu qu'il ait vu, mon frère ?
Toi qui n’as jamais vu la mer,
Ecoute ! On entend le refrain
Des houles grises, des embruns,
Qui ruisselle à travers les pierres.
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5. |
La muette
02:25
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Tu ne sais pas toi qui regardes
Et c'est le diable qui t'en garde
Ce qu'il y a, ce qu'il y a
Dans cette tête d'oiseau‑là.
Quand d'un sourire elle se farde,
Quand d’une peau d’vache elle se barde,
Bien malin celui qui saura
voir sous le masque d'apparat.
C'est pourtant une tendre fille
Pour celui qui la déshabille
Bonne à manger comme un pain chaud
Douce au toucher comme un agneau
Mais tout en faisant la gentille
Elle cachera bien ses billes,
Tu n'apprendras pas plus que ça
De celle qui est dans tes bras.
C'est pourtant une fille folle
Quand un fou rire caracole
Et bouscule son corps mignon
Depuis les pieds jusqu'au menton.
Mais même si tu la cajoles
Si tu t'y frottes, su tu t’y colles,
Sa bouche ne connaît qu'un son...
Un son qui lui sert de prénom.
Quoique jolie, chose étonnante,
La souris est intelligente,
Et sait que celui qui la presse
D'amour, de questions, de promesses,
Se fout comme de l'an quarante
Des paix, des guerres qui la hantent
Alors elle se tait, la bougresse !
Et rit quand tu pinces ses fesses.
Tu ne sais pas toi qui regardes
Et c'est le diable qui t'en garde
Ce qu'il y a, ce qu'il y a
Dans cette tête d'oiseau‑là.
Quand d'un sourire elle se farde,
Quand d’une peau d’vache elle se barde,
Bien malin celui qui saura
voir sous le masque d'apparat.
Tourne tes pas toi qui regardes
Que de toi le diable nous garde
C’est pas beau quand ça manque d’oiseaux
D’oiseaux dans ta peau d’vache à toi !
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6. |
Pleure
02:49
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Allez vas-y, pleure ma frangine
ça vide le trop plein du cœur
N’essaye pas de faire ta maligne
Pleure petite sœur
Regarde ton cœur ne vaut plus rien
même si je n’en connais pas de plus grand
il faut qu’il déverse son chagrin
il ne peut pas boire tout l’océan
Alors ouvre tes écluses
Gonfle tes larmes de fond
Pars en crue, ne cherche pas d’excuses
Ou tu vas t’noyer pour de bon
T’inquiète pas je serais pudique pour deux
Promis j’oublie tout dans une heure
Arrête de te mordre les yeux
si je tiens ta main, je regarde ailleurs
Alors vas-y, pleure ma frangine
ça vide le trop plein du cœur
N’essaye pas de faire ta maligne
Pleure petite sœur
Et jusqu’au fond jusqu’aux racines
que ça dissolve érode ravine
que ça submerge gronde inonde
engloutisse abolisse fonde
ton rêve encore chaud déjà mort
cousu main de silence et d’or
qui est tombé sur une amourette
juste un peu vide, juste un peu bête
Toi tu vois partout du soleil
cascade des monts et merveilles
mais c’était juste un trémolo
des jolis mots, cœur d’artichaut
refrain
Mais non je ne te dirais pas
Que c’est pas grave, que ça passera
Que t’as toute la vie devant toi
Que le monde t’ouvre les bras
Je n’te dirais même pas que j’t’aime
Même déguisée en requiem
Que quand tu veux on se décarême
On part en fête et en bohème
Je n’dirais rien, je n’dirais rien
D’ailleurs j’me tais….
Tiens v’là la pluie qui tambourine sur les carreaux de ta cuisine…
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7. |
La vieille
03:15
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La vieille dévisage
sa patte d’araignée
posée comme un vieux sage
dormant sur l’oreiller
mais elle sait toujours
de très loin de très loin
qu’il y eut de beaux jours
et qu’elle eut une main
La vieille se renfrogne
recroqueville les pieds
recroqueville les pognes
chamboule l’oreiller
mais retrouve le goût
de très loin de très loin
des nuits bleues des nuits où
elle se blottissait
la vieille a froid au pieds
chaque nuit froid au pieds
et mille précautions
n’y peuvent rien changer
mais elle sent encore
de très loin de très loin
la bonne fièvre au corps
quand il les embrassait
la vieille ne dort plus
et regarde le gris
qui remplirait sa vie
s’il ne faisait pas noir
et garde en sa mémoire
un trésor pas si loin
les belles nuits d’amour
où il faisait grand jour
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8. |
Pauvre pomme
04:47
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Oublié des dieux et du cœur des hommes,
Je suis né vieux front ridé pauvre pomme ;
Déjà je savais au levé du jour
Que c’était tout à fait cuit pour l’amour.
Je voudrais bien
Les pousser au chagrin
Pour qu’ils ouvrent les mains
Je voudrais bien
Qu’ils s’oublient quelques fois
Pour penser à moi.
J’aurais voulu qu’on m’aime
J’aurais voulu qu’on m’aime
Qu’on fasse semblant
Même.
Voyez comme je suis beau
Voyez ma gueule de crapaud
Voyez mes yeux vitreux
Voyez mon regard globuleux
Voyez mon teint grêlé
Et ma chair de poule faisandée
C’est comme ça que je suis né
C’est comme ça que ma mère m’a fait
Et c’est comme ça que je veux être aimé
Et c’est comme ça que je veux être aimé
Je veux une vie et pas un chemin de croix
Et si ma pomme ne vous attendrit pas
Elle est là bien vivante et tant pis pour vous
Il faudra la supporter jusqu’au bout
Je voudrais bien…
Voyez comme je suis grand,
Et j’ai encore mes quatre dents
la creuse les deux caries
Et la sagesse on m’a rien pris
Voyez ma fleur de l’âge
Sourire de vieil enfant sage
C’est comme ça que je vieillis
C’est comme ça que me fait la vie
Et c’est comme ça que je veux être aimé
Et c’est comme ça que je veux être aimé
Quand la vieille viendra me conduire au trou
Bon débarras, j’laisserai ma gueule au clou
Et le reste au vestiaire du bal des tout nus
J’entrerais dans la danse des disparus
Voyez comme je suis fier
De ce côté de la frontière
On fait moins de manière
Avec mes amis de poussière
Ici, pas de mystère.
On a tous des gueules d’atmosphère !
C’est comme ça on est mort
Y a la terre qui nous serre bien fort
Et dites, ça fait drôle d’être aimé
Et dites ça fait drôle d’être aimé…
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